L'effet Obhamon !

Publié le par Un monde d'avance Yvelines

ITW de Razzy Hammadi dans Libé :

L'appel à voter Aubry de Delanoë hypothèque-t-il les chances de Benoît Hamon d'être devant Martine Aubry jeudi soir, lors du vote des militants sur le premier secrétaire ?
Ce choix, que nous respectons, ne reste que le choix de Delanoë et pas celui des cadres et militants de sa motion. Les nombreux coups de fil que nous recevons depuis hier soir en attestent. Je dirais qu'il y a des accords de conviction et des accords de fédération. Ce n'est pas la même chose ni notre conception de la politique. D'autre part, bien que la défaite était collective, ça donne un peu l'image que les principaux acteurs de la défaite de 2002 se coalisent pour éviter que les principaux acteurs de 2007 ne prennent le parti.

Si Martine Aubry est élue premier secrétaire, le seul objectif de Ségolène Royal sera de lui faire échec. Inversement si Ségolène l'emporte, il faudra sortir de cette lutte fratricide. Nous portons une orientation politique, des convictions. Quand je vois les discours de tribune de Ségolène Royal et la promesse de son équipe de réintégrer George Frêche en échange des mandats de l'Hérault, ou encore les grands discours unitaire d'Aubry tout en acceptant le soutien de celui, Jack Lang, qui a permis à la réforme des institutions de passer, la candidature de Hamon est une candidature de responsabilité et d'éthique.

Sur la question du renouvellement et d'un PS plus représentatif de la diversité, Benoît Hamon et Ségolène Royal ne sont-il pas sur la même ligne ?
Le renouvellement, certains en parlent, d'autres le font. Contrairement aux autres, Benoît Hamon pratique le renouvellement des têtes. Et le renouvellement, c'est aussi changer ce qu'il y a dedans.

Hamon et Aubry ne se rejoignent-ils pas sur l'ancrage à gauche du parti ?
Evidemment, nous faisons la différence entre la ligne de Royal et celle d'Aubry. En même temps, si nous sommes opposés à la stratégie d'alliance nationale de Royal, il n'en demeure pas moins que la stratégie d'alliance locale d'Aubry (où la maire de Lille a fait alliance avec le Modem, ndlr) est en contradiction avec ses propos (Aubry exclut toute alliance avec le Modem nationalement ndlr).

Dans l'hypothèse d'un second tour Aubry-Royal, pour l'élection du prochain premier secrétaire du PS, faudra-t-il appeler à voter Aubry?
La candidature de Benoît Hamon est une opportunité historique pour le PS. C'est une option qui est le cauchemar de Nicolas Sarkozy, parce qu'il ne donne prise à aucune des attaques traditionnelles de la droite. Ensuite, nous ne sommes pas candidats à l'empêchement. Nous portons une orientation, nous avons toujours été clairs et cohérents dans le discours. Si jamais, et c'est peu probable au regard de la dynamique sur le terrain, Benoît Hamon était derrière, en responsable politique, nous donnerons une consigne.

Lors de la commission des résolutions, Martine Aubry a proposé deux fois le nom de Hamon comme candidat du front anti-Royal, mais le maire de Paris a refusé. Pourquoi ce blocage ?
Que Bertrand Delanoë ait pu le refuser au motif de la ligne politique défendue par Benoît Hamon, j'ai trouvé ça un peu fort de café, d'autant que du fait du contexte social et économique et de la de la cohérence de notre projet, ils sont tous venus à un moment ou un autre sur nos thèmes. Nous aurions pu aussi avoir un ticket Hamon-Aubry, avec Hamon à sa tête, mais là ce sont les principaux architectes de la candidature d'Aubry qui ont bloqué cette perspective de <<rassemblement et rénovation>>, selon les termes de Martine Aubry. Je parle de Claude Bartolone et Jean-Christophe Cambadélis, qui dans la réalité ne sont sur le fond d'accord sur rien.

Quelle est la place de Benoît Hamon au sein du parti au lendemain du congrès ?
Les principaux médias, notamment Le Monde, qui est un vieux journal, et défend donc le vieux parti, nous avaient annoncé à moins de 10% puis à moins de 15%... Aujourd'hui, Hamon agrège plus de 20% avec la motion Utopia. Dans les 5 ou 6 grandes fédérations qui ont soutenu Royal ou Aubry, si Hamon avait réalisé le même score que dans les autres fédérations, sa motion serait arrivée dans les deux premières. C'est aussi avec ce vieux parti, où dans certaines fédérations les militants sont contraints de voter comme des moutons (quand les militants viennent avec leur bulletin de vote déjà pré-rempli...), que nous voulons rompre. Dans le parti réel, Hamon est celui qui a le plus convaincu, en réalisant un score supérieur à la somme de ses soutiens. Hamon sort renforcé de ce congrès. Il est le seul qui permette à ce parti de continuer à vivre uni, de tourner la page des haines recuites, tout en offrant un visage renouvelé, tant du point de vue du fond que de la forme. En rigolant, on pourrait dire qu'il y a un effet obhamon

Publié dans Congrès Reims

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